Je l’aime mais j’ai plus envie de sexe ?

Ton désir est parti en vacances? Niquer t’inspire à peu près autant que de réviser ta physique-chimie?

Si je gagnais 1€ à chaque fois qu’on me dit ça en séance, j’aurais un appart plus grand (au moins 38m2 à Paris). Et je te dis ça avec zéro ironie, parce que — plot twist — moi aussi je vis ça.

Je suis en couple, amoureuse, complice, bien dans ma relation. Et pourtant… parfois, zéro envie.

Nada. Le vide intersidéral du désir. Et tu sais quoi ? Ça fout un peu le seum, parce que tout va bien, alors “c’est quoi le problème ?”

Spoiler : c’est pas un problème. C’est une phase. C’est un signal. C’est un peu tout sauf une honte.

Bon alors, pourquoi j’ai plus envie ?

Parce que t’es pas un robot.

La libido, c’est pas une constante qui ne fluctue pas de toute ta vie. C’est un mélange de corps, d’émotions, d’envie, de fatigue, de cycle hormonal, de charge mentale, de météo intérieure. Et parfois… t’as juste pas la bande passante.

Si t’as pas envie, t’as pas envie (sauf si tu as juste un désir de type réactif, c’est normal pour toi de pas spécialement avoir d’un coup envie de ken). Rien ne sert de te forcer, surtout pour le cul. Réfléchit à quoi tu as le plus besoin en ce moment (calme, tendresse, évacuer de la colère ou de la tristesse..)

→ On sait qu’on a besoin de faire grimper le taux d’endorphines dans nos corps, de manger sainement et d’assez dormir avant tout.
Parce que le confort tue parfois l’excitation.

Oui, on en parle peu, mais l’intimité, la tendresse, la fusion… peuvent anesthésier un peu le feu. T’as plus envie de te faire une soupe avec ton/ta partenaire que de le/la grimper au mur. Ça veut pas dire qu’il y a pas d’amour, au contraire. Esther Perel explique dans son livre l’Intelligence Érotique que la sécurité / fusion de l’amour est à l’antipode du risque / manque du désir sexuel. Pratique hein, on adore. La bonne nouvelle c’est qu’il y a des solutions.
Parce que t’as peut-être besoin d’un autre langage du désir.

Si “libido” = pénétration ou gros câlin torride… alors oui, peut-être que ça colle plus à ce que ton corps appelle. Mais si on élargit : excitation sensorielle, fantasmes, lenteur, connexion… et si la libido reprenait une autre forme ? Est-ce que d’un coup ça te paraît un peu plus intéressant ? Check mon quiz Langage du cul pour capter comment t’exprimes ton désir et voir si ça te donne déjà un peu plus envie.
Parce que t’as 15 000 autres trucs à gérer

Le boulot, la famille, les cours, ta relation, tes enfants, ta santé, la pilule, la santé de tes bien-aimés, tes factures…I got 99 reasons not to want to have sex. C’est normal quand t’as 12000 choses à penser dans ta life que ton désir se fasse plus petit. Ton corps est fait d’abord pour survivre, et quand ton stress est élevé, il se met pas en mode «reproduction», il se met en mode «WTF IS HAPPENING RIGHT NOW»

Ce que je propose pas :

des compléments alimentaires “boost désir féminin”
des positions du Kâma-Sutra 3.0
de faire semblant jusqu’à ce que ça revienne

Ce que je propose :

Commencer par ne rien vouloir. Arrêter de forcer, et juste respirer dedans. C’est pas une urgence.
Explorer l’excitation autrement : écrire un fantasme, danser nue, lire de l’érotique, se faire masser.
Redonner une place au corps sans but sexuel : toucher neutre, tendresse, baisers, câlins. Pour rallumer la lumière, faut parfois juste rebrancher les fils.

Et surtout : t’as pas à “redevenir désirant•e” pour mériter d’aimer ou d’être aimée.

T’es pas moins femme, moins partenaire, moins vivante.

Si tu veux, on en parle dans la masterclass Comprendre sa libido, mais rien que le fait de te poser la question ? C’est déjà une façon d’en prendre soin.